Intimidation

Last updated on January 8, 2025

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Qu’est-ce que l’intimidation

L’intimidation se caractérise par des actes intentionnels infligeant un dommage et se répétant au fil du temps dans une relation comportant un déséquilibre de pouvoir. Foncièrement multiforme, l’intimidation peut être verbale, physique, sociale ou électronique (cyberintimidation).

Qu’est-ce que la cyberintimidation?

La cyberintimidation consiste à utiliser les médias numériques (applications, messages texte, sites de jeux vidéo, sites Web, etc.) pour ridiculiser, intimider, inquiéter, menacer, embarrasser ou blesser une personne. Elle inclut l’envoi, la publication ou le partage de contenus intentionnellement pernicieux, préjudiciables ou malveillants à propos d’une personne. 

Ce qui différencie la cyberintimidation de l’intimidation en personne

  • Il est plus difficile d’y échapper parce qu’elle peut survenir n’importe où et n’importe quand.
  • Elle est plus difficile à détecter parce que chez beaucoup de jeunes, l’usage des médias numériques n’est pas surveillé par des adultes.
  • Elle peut exposer à un vaste public, car en ligne un grand nombre de gens peuvent voir ce qui se passe et même y participer.
  • Alors que la personne visée est exposée au public, celle qui se livre à la cyberintimidation peut masquer son identité en publiant de manière anonyme ou sous des pseudonymes
  • La personne qui se livre à la cyberintimidation peut ne pas voir ou ne pas comprendre les conséquences de ses actes.

Élèves

 

Qu’est-ce que la cyberintimidation?

La cyberintimidation consiste à se servir de téléphones, ordinateurs ou autres appareils connectés pour embarrasser, blesser, ridiculiser, menacer ou malmener une personne en ligne.

C’est un problème grave qui touche tout le monde, mais qui se répercute surtout sur les jeunes au quotidien, d’une manière pouvant nuire à l’estime de soi, aux relations et au bien-être de celles et ceux qui le subissent ou qui y contribuent. 

La cyberintimidation est-elle un phénomène courant?

  • Les données rapportées sur la cyberintimidation varient selon l’âge des personnes interrogées et selon la manière de la définir.
  • Vu la fréquence et la visibilité de la cyberintimidation, il y a de fortes chances que beaucoup d’enfants et de jeunes qui n’en ont pas été victimes en aient été témoins.
 

Passez à l’action

Les cas de cyberintimidation ont souvent des témoins. Il peut s’agir de témoins passifs, d’alliés ou de défenseurs

  • Les témoins passifs voient le conflit ou le comportement inacceptable sans intervenir.
  • Les alliés soutiennent la victime face à la situation en sympathisant avec elle, en lui demandant comment elle va, etc.
  • Les défenseurs essaient de mettre fin au comportement intimidant en affrontant directement la personne qui s’y livre ou en le signalant à une personne adulte de confiance.

Avancez la tête haute, défendez ce qui est juste et soyez solidaires! Sans public, celles et ceux qui se livrent à l’intimidation perdent leur pouvoir. Et observer un acte d’intimidation sans rien faire ni rien dire pour y couper court, c’est faire partie du problème.

 

Pour couper court à l’intimidation :

  • Faites-y barrage en faisant entendre votre voix par un « ça suffit » ou un « arrête ça » ferme et appuyé, ou en bloquant toute communication avec la personne fautive sur toutes les plates-formes.
  • Prenez la défense de la victime.
  • Détournez l’attention vers autre chose, par exemple en allant faire un tour ou en regardant une vidéo en ligne amusante (mais de bon goût).
  • Ralliez vos camarades contre la cyberintimidation.
  • Signalez la situation à des adultes de confiance au moyen de l’outil Report It
 

Pour ne pas alimenter la source d’intimidation, abstenez-vous de :

  • rire de ce qui se passe ou partager ou capturer quoi que ce soit;
  • diffuser des contenus cyberintimidants sur les médias sociaux;
  • visiter des sites ciblant des personnes;
  • cliquer « J’aime » pour des contenus malveillants ou dommageables.

Agissez ensemble. Les familles, les élèves et le personnel des écoles doivent agir ensemble pour créer un environnement où chaque personne se sent en sécurité, acceptée et respectée, quels que soient son genre, sa race, sa culture, sa religion, sa condition sociale ou son orientation sexuelle. 

Défendez-vous. Faites preuve d’assurance, mais sans agressivité. Dites à la personne d’arrêter la cyberintimidation. Ne vous disputez pas et ne méditez aucune vengeance.

Adoptez une conduite avisée. Restez près de vos amis et évitez de vous trouver sans personne avec vous. N’effacez pas les messages, photos, courriels ou autres documents déjà reçus, car ils peuvent servir de preuves (mais bloquez les autres pour ne plus en recevoir).

Obtenez de l’aide. Racontez ce qui s’est passé à une personne adulte de confiance. Essayez de donner le plus de détails possible. Cette personne pourra apporter son aide et s’occuper de la situation de manière positive. Il est normal d’avoir peur ou d’être en colère ou en désarroi. Vous pouvez demander un accompagnement psychologique pour l’intimidation.

Adultes

 

S’agit-il d’intimidation ou juste d’un acte malveillant isolé?

Les comportements ou conflits interpersonnels malveillants ou inconvenants ne relèvent pas tous de l’intimidation. Il est essentiel de bien connaître la différence pour pouvoir apporter son soutien et résoudre la situation efficacement.

 

Les comportements malveillants

Un comportement malveillant vise à blesser quelqu’un. Les enfants et les jeunes peuvent agir de façon malveillante en critiquant certaines choses chez une autre personne. En général, les paroles malveillantes sortent sur l’impulsion du moment et peuvent être regrettées plus tard. 

Ce type de comportement fait généralement intervenir des émotions comme la colère, l’agacement ou la jalousie.

La malveillance peut s’exprimer par des paroles comme :

  • « Pour de vrai, tu portes encore ce chandail? » « Tu ne le portais pas déjà, genre, la semaine passée? »
  • « Change de vie! »
  • « Tu es tellement grosse [ou moche, ou stupide]. »
  • « Je te déteste! »

Les comportements malveillants sont blessants. Ils ne devraient pas se produire et il faut les décourager et y mettre fin.

 

Les conflits

Les conflits sont des désaccords ou différends entre camarades égaux en pouvoir et ils font inévitablement partie de la dynamique d’un groupe.

Voici un exemple de conflit : Sur le terrain de basketball, deux élèves se disputent à propos d’une partie que leur équipe vient de perdre. L’une reproche à l’autre d’avoir laissé l’équipe adverse lui enlever le ballon des mains avant qu’elle puisse le lancer. L’autre dit que c’est la faute de sa coéquipière parce qu’elle n’a pas passé le ballon pendant les dernières secondes de la partie. Elles continuent de se disputer jusqu’à ce que leur entraîneuse s’en mêle et leur dise d’arrêter.

Dans ce scénario, les deux élèves sont sur un pied d’égalité et leur désaccord porte sur le résultat d’une partie. Personne n’a été menacé ou brimé ni ne présente de signes d’humiliation ou de détresse.

Il pourrait s’agir d’intimidation si l’une lance contre l’autre une campagne de reproches visant à la blesser ou à lui aliéner ses camarades. Cela consisterait par exemple, au fil des jours ou des semaines, à lui lancer des insultes, à se moquer d’elle en dehors du gymnase, voire à inciter les autres à se liguer contre elle.

 

Les mauvais comportements correspondant à l’âge

Les épisodes occasionnels de méchanceté ou d’impolitesse font partie du développement normal de l’enfant. Les enfants peuvent agir méchamment avec les autres sans avoir l’intention de les vexer, et ne prennent pas non plus plaisir à le faire. Cela est dû au fait que, notamment du préscolaire aux premières années du primaire, la capacité des enfants à gérer leur comportement est limitée. Les actes négatifs peuvent faire partie de leur façon de tester les limites et de trouver leur place.

Par exemple, un jeune enfant peut en bousculer un autre parce qu’il se sent contrarié ou parce qu’il ne sait pas comment lui demander de jouer avec lui. 

Il est normal qu’il y ait un certain degré d’imperfection dans le comportement social, et tout ne nécessite pas l’intervention d’une personne adulte. Vous pouvez saisir ces occasions pour enseigner la manière de communiquer ou d’exprimer sa colère ou son anxiété de façon acceptable.

Si l’enfant qui subit un mauvais comportement n’en est contrarié que pour quelques instants puis se sent bien de nouveau, ce n’est probablement pas de l’intimidation. En revanche, si l’enfant se renferme, ne veut pas aller à l’école ou se demande avec inquiétude pourquoi les autres ne l’aiment pas, vous devez chercher à savoir s’il se passe quelque chose de plus grave.

 

L’intimidation

L’intimidation est un schéma systématique de comportement indésirable ou agressif. Elle cause des dommages physiques ou émotionnels aux autres. Un incident relevant de l’intimidation se reconnaît habituellement à la présence des trois indicateurs suivants.

  • Pouvoir : L’intimidation met en jeu un déséquilibre de pouvoir réel ou perçu. Celles et ceux qui se livrent à l’intimidation tirent souvent leur pouvoir de leur taille, de leur force physique ou de leur statut au sein du groupe, et le renforcent aussi en recueillant le soutien des autres.
  • Fréquence : L’intimidation n’est ni un produit du hasard ni un acte isolé. Elle se répète. Elle suscite de la peur chez la victime et a des répercussions négatives sur le long terme.
  • Intention de nuire : Celles et ceux qui se livrent à l’intimidation cherchent souvent à infliger un dommage physique ou émotionnel à leur victime.

Ces personnes blessent les autres en actes ou en paroles de manière délibérée et sans remords. Elles continuent même quand on sait que leurs actions causent du tort ou quand on leur demande d’arrêter.

 

Types d’intimidation

  • Cyberintimidation
  • Intimidation physique
  • Intimidation socioémotionnelle (ou relationnelle)
  • Intimidation verbale
 

Parler avec votre enfant

Si votre enfant est victime d’intimidation, voici quelques conseils pratiques pour lui en parler :

  • Commencez la conversation par des questions ouvertes.
  • Écoutez attentivement et recueillez les détails.
  • Rassurez l’enfant et résumez ses sentiments.
  • Indiquez-lui les façons de faire face à l’intimidation et de demander de l’aide.
  • Engagez un jeu de rôle pour lui enseigner les manières de répondre avec assurance.
  • Encouragez l’enfant à nouer de nouvelles amitiés et à éviter celles et ceux qui briment ou intimident les autres.
  • Insistez sur la résolution non violente des conflits.
 

Si votre enfant a des comportements intimidants

S’il vous semble que votre enfant a des comportements intimidants ou si on vous a fait savoir que c’était le cas, il est capital de gérer la situation de manière calme et ouverte. Guidez la conversation en utilisant les conseils pratiques suivants : 

  • Communiquez clairement que l’intimidation fait du mal et que le comportement intimidant doit cesser.
  • Demandez régulièrement à votre enfant si tout va bien, et ce qui se passe dans sa vie; demandez-lui aussi des nouvelles de ses amitiés et de ses activités.
  • Repérez les déclencheurs.
  • Posez des questions ouvertes pour l’encourager à communiquer.
  • Résumez les événements et amenez votre enfant à assumer la responsabilité de son comportement.
  • Veillez à bien faire adopter les changements de comportement qui s’imposent.
 

Parler avec l’école

Faites équipe avec l’école pour remédier aux cas de comportements intimidants et apporter l’accompagnement requis à l’enfant ou à la jeune personne en difficulté. Les écoles sont bien à même d’apporter leur soutien par :  

  • l’application des règlements et codes de conduite abordant le problème de l’intimidation et des autres conduites inappropriées;
  • l’intervention d’un personnel qualifié connaissant les ressources disponibles pour s’occuper des cas d’intimidation.

Prenez connaissance des principes et procédures du conseil scolaire, notamment pour recourir à un échelon supérieur. Procurez-vous le code de conduite sur le site Web de l’école. Programmez une rencontre avec la personne compétente (enseignant ou enseignante de l’enfant, direction de l’école, conseiller ou conseillère) pour parler de la situation et s’enquérir de sa manière de remédier au comportement intimidant. Demandez-lui ce qu’elle compte faire pour remédier à la situation, et à quels moments. 

L’école doit enquêter sur les incidents, informer les familles (dans le respect des lois sur la protection de la vie privée) et prendre les mesures appropriées. Les familles doivent continuer à s’investir, demander à être tenues au courant de façon régulière et, au besoin, faire remonter leurs préoccupations au conseil scolaire (coordination de la sécurité des écoles, direction générale) pour obtenir des mesures supplémentaires. 

Si, en tant que parent, vous ne parvenez pas à résoudre vos préoccupations après en avoir parlé avec le personnel de l’école et du conseil scolaire (School District), vous avez peut-être le droit de faire appel auprès du conseil d’administration de ce dernier (Board of Education). Pour en savoir plus sur le processus d’appel, consultez la page sur les litiges et appels (en anglais).

En cas de doute sur l’équité procédurale de la manière dont le conseil scolaire a répondu à vos préoccupations, vous pouvez demander une révision de la décision auprès du bureau de la médiation (Office of the Ombudsperson). Si vous pensez qu’un crime a été commis, il vous est vivement recommandé de vous adresser à la police de votre localité.

Personnel des écoles

 

Venir en aide aux élèves en cas d’intimidation 

Les élèves peuvent signaler les cas d’intimidation à leurs enseignants ou enseignantes ou à d’autres membres du personnel de l’école, et ces derniers peuvent aussi être témoins de comportements intimidants. Répondez aux cas d’intimidation conformément aux codes de conduite, règlements et procédures générales de sécurité de votre conseil scolaire.

 

Comment savoir si une ou un élève est victime de cyberintimidation?

  • Faites attention à l’état émotionnel et à la santé mentale de vos élèves.
    • Il y a différents états de santé mentale que l’on peut ressentir séparément ou simultanément :
      • Sans détresse psychologique ni trouble ou problème mental, on se sent à l’aise et en bon équilibre, on s’adapte aux difficultés et on profite de la vie au quotidien.
      • La détresse psychologique est la réponse à court terme habituelle aux stress de la vie quotidienne.
      • Un problème de santé mentale survient lorsque la capacité d’adaptation est mise à rude épreuve par un facteur de stress environnemental; il peut nécessiter un soutien psychologique ou un autre accompagnement.
      • Un trouble mental se diagnostique selon des critères internationalement reconnus; il nécessite un traitement fondé sur des données probantes prescrit par un professionnel ou une professionnelle de la santé.
  • Faites attention à ce qui se passe dans la vie sociale des élèves, à l’heure du dîner et dans les couloirs et autres lieux du campus de l’école. Y a-t-il eu des changements de groupes d’amis? Sentez-vous la présence d’un conflit entre élèves? Surprenez-vous des paroles inquiétantes? 
 

Quand et comment faut-il intervenir en cas d’intimidation?

  • L’intimidation est un phénomène à prendre au sérieux. Les règlements des écoles et des conseils scolaires doivent préciser les mesures à prendre en cas d’intimidation ou de cyberintimidation.
  • Pour les comportements malveillants ne relevant pas de l’intimidation, n’oubliez pas que, selon leur âge, les enfants et les jeunes sont encore en train de développer leurs compétences d’empathie, d’autorégulation et de communication respectueuse, y compris en ligne. Ces situations peuvent être des occasions d’apprentissage pour toutes les personnes concernées.
 

Qu’est-ce qui incombe aux enseignants et enseignantes dans la prévention de l’intimidation?

Il incombe au personnel éducatif d’enseigner aux élèves comment utiliser les médias numériques de manière sûre et respectueuse. Cela inclut la façon de reconnaître la cyberintimidation, d’y réagir et de l’éviter. Vu les obligations quotidiennes pesant déjà sur le personnel enseignant, il peut être ardu d’intégrer ces leçons à la journée scolaire. Voici quelques manières d’aborder la prévention de la cyberintimidation en classe :

  • Promouvez une culture scolaire sûre et positive. Que la classe dispose ou non d’appareils numériques, le fait d’établir des normes de communication respectueuse informe les élèves sur ce qui est acceptable ou pas. Trouvez des moyens de montrer que votre classe est un milieu sûr et bienveillant sur le plan émotionnel. Procurez aux élèves des ressources les aidant à reconnaître la cyberintimidation, à y réagir et à l’éviter, comme les suivantes : 
  • Saisissez les moments numériques propices à l’apprentissage. Profitez d’un moment propice à l’apprentissage sur la cyberintimidation ou sur la communication en ligne respectueuse. Encouragez les élèves à reconnaître les signaux d’alarme et à y faire attention (il s’agit des moments où ce qui se passe sur les médias numériques les met mal à l’aise, les inquiète, les attriste ou les angoisse). 
  • Intégrez des leçons sur la cyberintimidation à vos programmes d’études existants. Trouvez des liens avec les contenus que vous enseignez déjà et prenez le temps d’aborder directement le problème de la cyberintimidation.
  • Inscrivez votre classe à une séance de formation en littératie numérique. Par l’intermédiaire des initiatives erase et Safer Schools Together, les élèves ont accès à des ressources utiles pour établir des communautés numériques sûres, bienveillantes et respectueuses. Il s’agit notamment d’une séance en ligne d’une heure abordant tout ce qui touche au numérique dans leur vie, de la bonne citoyenneté numérique aux conséquences criminelles de la cyberintimidation.